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25

Sep 2017

  • Articles et presse

La vague “RPA” ne submergera pas l’Asset Management

Article rédigé par Diane Guillaume – Périclès Consulting 

RPA (Robot Processing Automation) désigne un programme, paramétré pour exécuter une série d’actions définies et codées selon des règles. Ce robot imite l’action humaine, il est capable de reproduire à l’identique les actions d’un opérateur. Par exemple, un processus de collecte et de re-saisie d’information entre des portails Web et des outils internes dans différents systèmes pourra être automatisé avec de la RPA.
Une fois installé, le robot pourra exécuter le programme en continu, un nombre indéfini de fois, sans contrainte horaire ou matérielle. Le temps de traitement opérationnel est de fait, fortement raccourci et la productivité boostée. Un RPA permettrait ainsi à une entreprise de réduire jusqu’à 80% les délais d’exécution pour une charge salariale limitée à la maintenance.
La réduction du délai d’exécution et la baisse des charges ne sont pas les seuls avantages : la RPA permet également de ramener à zéro les erreurs et réduit significativement les risques opérationnels. Un soulagement pour la gestion de la relation commerciale ! Le client ne pourra être que satisfait de voir son temps d’exécution amélioré et de meilleure qualité.
Côté mise en œuvre, le déploiement est très rapide (6 semaines, avec reprise de la production par le robot au bout de la 4e semaine) : les consultants de l’éditeur scriptent les différents processus à automatiser puis entraînent le robot.

RPA : les limites

Si, en théorie, le champ d’application de la RPA est extrêmement large – toutes les activités professionnelles manipulant des données sans valeur ajoutée pourraient faire l’objet de RPA –, le champ de compétences du robot reste limité à certaines actions liées principalement au data management et à l’exécution d’actions simples.
Par ailleurs, si le coût d’un projet RPA est bien loin de celui d’un projet IT. Le projet va complexifier le SI et la maintenance demeurera une charge importante. En effet, les outils de RPA dialoguent avec les différents progiciels mais ajoutent quand même une surcouche aux outils métiers et une charge additionnelle pour les équipes IT qui doivent gérer les passerelles.
Le business case doit donc vérifier si le processus se prête bien à une approche RPA mais également s’assurer de l’intérêt de le « RPAliser ». Ainsi, il sera utile de mettre en perspective les bénéfices attendus avec les coûts de mise en place, de suivi et de maintenance des projets de RPA. En pratique, un gain de 0.5 à 1ETP justifie généralement l’utilisation d’un robot sans résoudre pour autant le problème de legacy du SI métier.

Et les aspects RH ?

Le déploiement de solutions RPA est souvent soumis à approbation des instances représentatives du personnel. Malgré le fait que la RPA soit généralement bien accueillie par les collaborateurs, les associations du personnel sont plus réticentes à la mise en œuvre. Par ailleurs, le management devra également gérer le risque de perte de compétence de ses équipes opérationnelles, si certaines tâches sont tout ou partie déléguées à un robot.
Les solutions plus avancées, à base d’IA, ne sont pas encore testées par crainte des syndicats mais certaines entreprises pensent y venir dans un second temps, une fois les solutions RPA mises en œuvre et rentrées dans les usages.

L’oeil du consultant 

Oeil du consultant_RPA_2

En synthèse, la RPA peut apparaître comme une solution simple et rapide à mettre en œuvre pour améliorer un process mais contribue également à rigidifier et à complexifier davantage le SI.
Une refonte globale et une vraie réflexion autour du SI reste à engager pour avoir un impact réel et durable sur la productivité.

Application possibles dans nos métiers

Un des intérêts mis en avant par les promoteurs de la RPA est la réappropriation des activités offshore. En effet, si l’on reprend les critères de choix pour la mise en œuvre d’approche RPA, les activités de middle et back office mais aussi data management et production de reporting (consolidé, réglementaire), cochent toutes les cases ! Les prestataires de services (Asset Servicing) sont donc, sans surprise, positionnés sur le sujet et certains testent déjà certaines solutions.
L’Asset Management, plus mature sur les aspects d’automatisation, semble moins se prêter au jeu des RPA. En effet, la pression sur les prix a incité les sociétés de gestion à investir sur le SI pour optimiser leurs process et la plupart sont maintenant STP.

Sujet à suivre donc mais plutôt de côté de l’Asset Servicing tout en gardant à l’esprit que la RPA ne sera le remède à tous les maux et qu’une réflexion globale sur les SI s’impose.

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