18
Sep 2018
Article rédigé par Diane Guillaume et Franck Turpin – Périclès Consulting
Des premiers produits d’épargne collective à la naissance des leaders mondiaux et l’internationalisation de la collecte, en passant par les gérants stars et les scandales financiers, Périclès Group vous a donné rendez-vous chaque semaine sur LinkedIn pour une petite histoire sur l’Asset Management.
Nous terminons cette série de l’été avec l’ISR, tendance d’investissement en vogue mais qui s’avère être plus ancienne que ce que l’on pourrait croire…
Bonne lecture et à bientôt pour une nouvelle saga !
L’Investissement Socialement Responsable est de nos jours un vecteur de stratégies d’investissement en pleine expansion (encours mondial x3 en 5 ans – source Morningstar). En conséquence, toutes les sociétés de gestion se doivent de proposer des produits ISR voire même de transformer leur gamme de fonds pour y intégrer ses critères.
Mais d’où viennent alors ces critères qui fondent l’ISR ?
Il faut remonter au 18e siècle, du côté des communautés religieuses pour identifier les premières traces de critères sociétaux : le mouvement des « Quakers », formé par des dissidents de l’Eglise anglicane, s’engageait ainsi contre l’esclavage et les armes en interdisant à ses membres d’investir et de tirer profit de toute opération liée à ces industries.
Au moment de la Prohibition dans les années 20, d’autres mouvements religieux refusent les investissements dans les « sin stocks » : les actions du péché, soit toutes les sociétés liées à l’alcool, au tabac ou au jeu. C’est à ce moment-là que le 1er fonds d’investissement éthique, le « Pioneer Fund » est créé. Ce fonds avait mis certaines industries sur liste noire mais l’ISR est vraiment né en 1971 lorsque 2 pasteurs qui souhaitaient mettre en cause la responsabilité des entreprises dans les conflits humains et les catastrophes écologiques ont créé le Pax World Fund.
A ce stade, l’ISR se veut donc plutôt militant avec pour but de dénoncer les prises de profits au détriment de l’éthique. Puis, dans les années 80, on commence à voir apparaître des réflexions sur des effets positifs à long terme de certaines pratiques environnementales, sociales ou de gouvernance : c’est le début de l’intégration des facteurs extra financiers dans la valorisation des entreprises.
La notion de « développement durable » apparaît progressivement : on ne cherche plus uniquement à investir dans des titres moraux mais bien à investir dans des valeurs avec un potentiel de développement.
Plus récemment, depuis le 27 avril 2006, les Principes pour l’Investissement Responsable (UNPRI) sont consacrés par les Nations Unies dans le prolongement du pacte mondial.
Le monde de l’ISR se structure autour d’associations et de labels :
En complément de l’effort de structuration du marché, on observe également la création d’indices ISR, aussi utilisés comme supports d’ETFs.
Devant toutes ces initiatives, l’investissement responsable a de beaux jours devant lui et les encours devraient continuer à se développer. Selon le dernier rapport du GSIA, les investissements responsables ont augmenté de 25% entre 2014 et 2016. En France, Novethic a noté une hausse de 14% du marché en 2017. Cette tendance devrait continuer et les marges de progression sont de taille : les encours ne représentaient en France que 135 milliards d’euros en 2017 (soit un peu plus de 3%).
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