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Sep 2025
La prise en compte des risques climatiques transforme progressivement la cartographie des risques des assureurs. Pour mieux comprendre ces évolutions, les équipes de Périclès ont analysé en détail la section “gestion des risques” des rapports publiés en 2024 par 40 compagnies d’assurance au titre de l’article 29 de la Loi Énergie Climat (LEC 29), disponibles sur la plateforme Climate Transparency Hub. Les compagnies n’ayant pas expressément cité la cartographie des risques ne sont pas prises en compte dans l’analyse. Le périmètre intègre ainsi 27 compagnies[1].
Notre étude met en lumière les principales pratiques observées sur le marché français et les tendances communes en matière d’intégration des risques de durabilité.
Les compagnies choisissent, en grande majorité, de constituer une cartographie dédiée aux risques climatiques, qui peut aussi être évoquée sous le nom de matrice de (double)-matérialité. Ce travail vise à définir les risques à prendre en compte (climatiques, environnementaux, physiques, de transition) en fonction de leur matérialité pour l’entreprise ;
Les compagnies choisissent souvent, dans un deuxième temps, d’intégrer les risques climatiques à la cartographie des risques majeurs de l’entreprise. Cet exercice vise à intégrer les risques de durabilité dans le cadre commun de la gestion des risques de l’entreprise. Il est important de noter que l’ensemble des compagnies soumises à la règlementation CSRD ont dû mener un travail d’identification des risques de durabilité matériels pour leurs activités, ce qui explique le nombre de compagnies qui mentionnent ce travail. On observe que les plus petits établissements n’ont pas forcément la même maturité sur le sujet.
Certaines entreprises ont aussi mentionné l’intégration des risques de durabilité à la cartographie des risques opérationnels ou à la cartographie des risques de l’ORSA.
Les compagnies peuvent choisir de faire une analyse et/ou d’évaluer les risques de durabilité sur les seules activités d’investissements. Une faible majorité d’établissements inclut également les activités assurantielles.
Il existe parfois une nuance importance entre le périmètre d’identification des risques de durabilité (en général sur l’ensemble des activités) et le périmètre de l’évaluation (qui commence en général et qui est plus mature sur les activités d’investissement).
Les risques de durabilité peuvent être identifiés comme des risques à part entière ou comme des sous-catégories de risques.
Ils peuvent aussi être considérés comme des facteurs aggravants (et significatifs), inclus aux risques existants. Lorsque les risques sont analysés comme des facteurs aggravants de risques existants, les compagnies regardent les effets des risques de durabilité sur les risques existants dans la cartographie des risques : les risques financiers, c’est-à-dire les risques de marché et crédit (actif) ; et les risques assurantiels (passif) ; ou encore les risques opérationnels (risques de résilience, réglementaires, réputationnels et sociaux).
La majorité des compagnies détaillant le processus d’évaluation des risques de durabilité mentionnent une analyse en termes d’impacts. Cette étape prend en compte une ou plusieurs des dimensions suivantes :
Une majorité d’entreprises évaluent d’abord le risque brut, qui est ensuite atténué par les mesures de remédiation déjà en place ou envisagées pour aboutir au risque net. Certaines compagnies évaluent les éléments ci-dessus sur la base de scénarios prospectifs intégrés dans l’ORSA de l’entreprise.
Lorsque la gouvernance de la gestion des risques est évoquée, le Conseil d’administration valide en général la stratégie d’identification, d’évaluation et de gestion des risques, y compris climatiques. Le Conseil d’administration peut être épaulé, dans ce domaine, par le comité d’audit des risques. Certaines compagnies qui se concentrent sur le suivi des risques à l’actif, envoient trimestriellement aux dirigeants effectifs, le suivi de la part résiduelle sur des émetteurs exclus par la politique ESG. D’autres compagnies font revoir l’évaluation annuelle des risques de durabilité par le Directoire et le Conseil de surveillance. Un reporting trimestriel peut également être adressé au comité des risques.
Les risques sont en général revus annuellement. Une minorité d’entreprises ont un suivi infra-annuel : tableau de bord trimestriel des risques climatiques ou indicateurs de suivi régulièrement actualisés, accompagnés de plans d’actions dédiés.
En conclusion, on peut observer qu’il existe des mécanismes d’intégration des risques de durabilité dans le système de gouvernance des risques des entreprises d’assurance qui dessinent des orientations générales communes, mais qui peuvent comporter des spécificités.
Sur la base de notre expertise croisée en matière de gestion des risques, de processus métiers assurance et de durabilité, Périclès vous accompagne dans la définition et la mise en œuvre d’un organisation efficace et conforme aux exigences règlementaires. Pour plus d’informations sur notre offre et pour discuter de vos besoins spécifiques, n’hésitez pas à nous contacter contact@pericles-group.com.
[1] Abeille assurances, ACM Vie, AGPM, APICIL, APIVIA MACIF, AXA, BPCE Vie, BNP Cardif, CNP, Corum Life, Crédit agricole assurances, Crédit mutuel Arkea, Generali, GMF, Groupama Gan Vie, HSBC Assurances, Le conservateur, MAAF, MACIF SAM, Malakoff Humanis, Matmut Vie, MMA, Prépar Vie, SAF BTP Vie, SGAPS UGO, SOGECAP, Suravenir, Swiss Life
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